
D’art dare, Family Like ours, don’t look up!
La nouvelle série de Thomas Vinterberg vient frapper à nos portes. Un miroir à la main, le réalisateur nous met dans la peau de réfugiés climatiques, et oui, cette fois il s'agit bien de nous, ou presque.
Thomas Vinterberg, qui nous provoque depuis longtemps depuis son film Festen et plus récemment avec Drunk, se lance dans sa première série. Nous voici donc plongés dans son pays natal, le Danemark, qui s’apprête à être envahi par la montée des eaux. Le gouvernement n’a d’autres choix que de fermer le pays, et de relocaliser sa population. L’enfer commence, un enfer déjà bien connu par d’autre populations aujourd’hui, celui traversé par les migrants, avant de devenir réfugiés. Qu’ils fuient leur pays en guerre, ou en quelconque autre crise politique ou économique, tous connaissent le même sort. Il en va de même pour les réfugiés climatiques, que deviennent ici les Danois, pourtant citoyens d’un pays dont il ne semblait que rien ne pouvait les atteindre : démographie raisonnable, économie heureuse et politique démocratique. Ainsi, la série nous rappelle que l’enfer n’est pas seulement chez les autres, mais peut et frappera à la porte de tous. Et comme une évidence bien placée, les seules portes de sorties heureuses dans ces situations fragiles, se cachent entre l’empathie et la solidarité. Chaque geste, même minime, venant des personnes croisant ceux qui doivent fuir leur pays avec difficulté, portent des fruits inespérés, permettant aux protagonistes d’avancer un peu mieux, parfois, un peu plus loin. Il n’en reste pas moins une réalité souvent froide, et peu de solutions pour éviter le pire. Mais une résiliation à ce qu’il advient prend le dessus, et les familles, avec le peu d’aide qu’on leur donne, s’acharnent à vivre, sans autres alternatives. Pour nous occidentaux chanceux et souvent déconnectés, Families like ours nous permet de s’emparer d’un sujet qui nous parait lointain, nous fait sentir l’angoisse oppressante des étaux qui se resserrent, et le vide laissé au cœur, par l’obligation de quitter le pays qui vous a fait naitre, souvent perdu pour toujours. La série semble néanmoins porter un message fédérateur, universel et transversal pour toutes les causes, une réunification des peuples vers un meilleur sens commun, autant qu’il en est possible, malgré notre humanité et nos sociétés ambivalentes. La révolution de l’altruisme serait-elle en marche?
Families like ours. Une série de 6 épisodes de 52 minutes. Écrite par Thomas Vinterberg et Bo Hr. Hansen.
Mots: Alizée Bauer
Photos : ©Per Arnesen.


