AU LIT

Maison Minard, un refuge breton entre luxe, calme et simplicité

Maison Minard se pose sur les côtes bretonnes, tel l'albatros de Baudelaire, aux confins, du luxe, calme et volupté, sachant qu'ici le luxe est d'être au coeur de la terre mer.

Au bout d’un chemin qui semble vouloir disparaître dans la lande, Maison Minard surgit, posée sur sa falaise comme un secret bien gardé. Le regard s’ouvre sur la mer, immense. Rien ne distrait, tout apaise. Ici, on est en Bretagne, mais surtout hors du temps. Cette maison-là n’est pas une maison comme les autres. Elle est l’aboutissement d’un parcours, d’un retour, d’un geste intime. Une maison qui raconte une vie. Avant de revenir en Bretagne, notre hôte, Elodie Villalon a passé des années dans le commerce de l’art, en France et à l’étranger. L’art contemporain, les galeries, les foires, l’effervescence du milieu. Et puis, l’appel du large, au sens propre du terme, a retenti. Il fallait que l’ex “working girl” se rapproche du vrai, qu’elle retrouve un rapport plus direct aux choses, plus ancré. Ce retour s’accompagne d’un virage radical : Elodie se consacre à la photographie argentique. Un choix lent, presque politique. Et dans ce même élan, elle repère cette maison, là, face à la mer, presque oubliée. Ce sera Maison Minard. Ceci n’est pas un simple projet d’hébergement. C’est une vision. Une maison où chaque élément a été pensé pour durer, pour respecter, pour inspirer. « L’écologie n’est pas un supplément d’âme. C’est le point de départ. » La maison a été rénovée pour consommer le moins possible. Le jardin est vivant, nourricier. On y trouve des fruitiers et un potager accessibles à tous. Rien d’ostentatoire ici. Juste l’essentiel, mais bien fait. Les matériaux sont bruts et nobles. Le design, épuré mais chaleureux. Et la nature, omniprésente, entre dedans et dehors.

L’HOSPITALITE, POUR MOI, C’EST RENDRE POSSIBLE UN MOMENT CHOISI.

À la Maison Minard, on n’est pas dans un hôtel, on est dans une maison habitée, même quand elle est vide. Il y a du silence, des livres, une cuisine ouverte, des fauteuils qui regardent la mer. Des attentions simples, précises, pensées pour le voyageur. On y vient seul, en couple, parfois pour écrire, souvent pour respirer. Et on y reste, parce qu’on s’y sent étrangement à sa place. « L’hospitalité, pour moi, c’est rendre possible un moment choisi. Ce n’est pas servir, c’est accueillir. Créer les conditions pour que les gens se sentent ici chez eux, mais aussi ailleurs. » La photographe reconvertie, souhaitait que ce lieu puisse devenir un espace de recherche, de tâtonnement. « Accueillir des artistes, sans obligation, sans performance. Offrir du temps, du silence, un cadre. » Ouvrant régulièrement ses portes à des artistes en résidence: écrivains, plasticiens, photographes, le principe est simple : pas de résultats attendus, juste un espace et une temporalité rare, libérée de l’urgence. Certains viennent écrire un roman, d’autres simplement se reconnecter à une idée. Tous repartent changés.

Ce qu’on emporte de la Maison Minard… Des souvenirs plein le corps, de la sérénité plein la tête mais surtout une sensation d’alignement. Quand on part à la recherche du temps perdu, de soi-même, de l’énergie retrouvée, on se retrouve face à la quête du graal : le retour à l’essentiel. Le petit supplément d’âme de ce refuge bienveillant : « la vue, bien sûr, est spectaculaire. Le jardin, généreux. Les balades sur la route des falaises, inoubliables. » Le goût de l’indicible. Mais ce qu’on retient surtout, c’est ce sentiment rare de plénitude. À la Maison Minard, on vient chercher une pause, on y trouve souvent une direction.

MAISON MINARD
Située à quelques kilomètres de Paimpol, Maison Minard propose d’octobre à juin des résidences créatives. En dehors de ces périodes, possibilité de location de la maison.

Tarif par résident:
60€ /jour en solo.
40€ /jour duo ou à plusieurs (2 à 4).

Mots: Ingrid Bauer