Finca La Donaira, la clé du paradis à Malaga
La ferme biodynamique, perchée dans la Serranía de Ronda en Andalousie, propose 9 chambres sur un domaine de 700 hectares, et le luxe de revenir à l’essentiel.
On s’arrête un instant, à la lisière d’un chemin en pierre, pour tendre la main vers une figue rôtie par le soleil qui nous fait de l’œil. On somnole sur une chaise longue, une sieste partiellement interrompue par un rayon de soleil après une baignade dans la piscine naturelle. Et puis là, sous la tonnelle face aux montagnes infinies, on savoure du pain à la tomate avec de la ricotta et une tisane, le tout fait maison. Enfin, on tend l’oreille pour écouter les abeilles, les oiseaux, et surtout le silence. Profiter du temps qui nous échappe, s’abonner à l’ennui avec un plaisir coupable, c’est l’expérience que propose la Finca Donaira.
À l’origine. La ferme d’une centaine d’années est en ruine lorsqu’en 2003 Manfred Bodner, un Autrichien qui vit à Marbella, en mal de nature et passionné de chevaux tombe amoureux de l’endroit. Un lieu qu’il a longtemps cherché, sillonnant pendant plus de deux ans les vallées et montagnes de la région. Un joli paysage, de l’eau et une petite ferme, qui font selon lui le lieu idéal pour la maison de campagne de ses fantasmes. Mais après deux ans de travaux, il décide de revoir ses ambitions ; la Donaira deviendra un hôtel. Il propose à son frère restaurateur à Vienne de venir l’épauler pour mettre en place ce projet. Gerhard Bodner accepte « ça fait onze ans que je suis ici » lance-t-il dans un français parfait. Il faut alors s’adapter, agrandir la cuisine, ajouter des chambres, terminer les travaux… En 2015, si Jane Birkin avait poussé les portes de ce lieu désormais ouvert au public, elle aurait surement chantonné « j’ai la clé du paradis. »
Le diable se cache dans les détails. La Donaira, synonyme du mot païen, paradis. Sa beauté et sa douceur de vivre font de notre séjour un moment unique. Tout y a été pensé et avec précision « mon frère voit les choses en grand, moi j’aime apporter une vraie attention aux détails, c’est ce qui fait selon moi les grandes choses » confie, Gerhard Bodner, que l’on appelle ici Gigi. Et les petites attentions, il y en partout : bouquets de fleurs, produits fabriqués à partir des ressources de la propriété, linge de lit ouaté… La boutique-hôtel a été restaurée avec goût et de façon traditionnelle avec des murs en pierre blanchis à la chaux, poutres lasurées et matériaux naturels où la nature est intégrée dans chacun de ces espaces créant un jeu d’ombre et de soleil permanent. Les meubles ont été chinés un peu partout en Europe et signent une décoration hétéroclite entre baroque et art moderne.
Philosophie Km 0. Côté jardin, le lieu engagé dans une agriculture régénérative possède des potagers en permaculture, des vignobles, des oliveraies, des moutons, des chèvres, des chevaux, des poules… Ici, on produit de l’huile, du miel, dulait. Le chef cuisine pour les hôtes un menu à dominante végétarienne et seulement avec les produits de la propriété ou du village d’à côté. On y trouve aussi un jardin médicinal avec plus de 300 espèces de plantes dont Gigi parle avec passion « je me suis inspiré des films de Tim Burton pour concevoir les jardins, ça donne quelque chose d’à la fois chaotique et romantique. » À la question, le projet a-t-il été conçu de façon écologique dès le départ ? L’homme à la grâce mystérieuse répond « ça n’a jamais été une question, puisque c’est notre façon de vivre ».
Les frères Bodner aimeraient désormais ajouter 5 chambres à l’hôtel mais aussi racheter une grande ferme à Montecorto, un village à quelques kilomètres de la Donaira pour créer un projet hybride : artistique, écologique et social.
Le paradis on vous dit.
LA FINCA DONAIRA
Ferme en biodynamie en Andalousie
La Donaira
Mots & photos: Jessica Bros
Photo couverture: Anna-Maria Indra
- Publié le :
- Tags : Espagne, finca écologique, inspiration, nature, retraite, slow travel
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