
Nos recommandations de séries et films à voir ou revoir
Déroulons nos recommandations télé/série/films à regarder avec modération après avoir profité de l’humeur météo du jour, sauf si vous êtes de ceux qui préfèrent s'en protéger depuis une cave bien isolée, voici pour vous une fenêtre vers ce qui se passe (peut-être) dehors... Au programme de vos dernières séances, un peu de sexe, modérément d'amour, et beaucoup d'exotisme !
- Cul(te) ! Animaux-porn
Enchantement pour petits et grands devant la vrai vie (au lit) des animaux, grâce au Green Porno d’Isabella Rossellini. Oui, nous parlons bien de l’actrice, fille d’Ingrid Bergman et du réalisateur Roberto Rossellini. Elle a sillonné les films des plus grands, à nommer David Lynch, ou la tendre Alice Rohrwacher que nous aimons tant ici. Comment avions-nous pu passer à côté de cette série autoréalisée et autoincarnée dans des costumes de carton à la poésie comique ? Quel plaisir en tout cas de (re)découvrir cette mini-série sortie en 2008 et 2009 dont quelques épisodes se baladent sur Mubi. Vous y verrez l’actrice se vêtir de l’habit de la baleine et de son pénis de 1m80 pour nous montrer et nous expliquer comment celui-ci parvient à atteindre l’organe femelle. Puis Isabella se fait arracher la tête devant nos yeux, tout en continuant de copuler dans un costume vert aux pattes piquantes à l’effigie de la mante religieuse. Ou encore, elle devient un organe sexuel au gros nez pour le bien de la baudroie des abysses. Ainsi nous apprenons ludiquement comment les petites et les grosses bêtes s’accouplent, un large panel pour attiser notre curiosité, nos rires et peut-être nous inspirer ?!
Green Porno. Isabella Rossellini, Jody Shapiro disponible sur Mubi. Green Porno
2. Trivial pursuit, délivrez-nous du mal.
Deux séries recommandables venues du nord. D’abord, Years and Years, née du territoire britannique. Nous suivons une famille anglaise à travers les années qui filent à l’ère du 21e siècle, une époque, nous commençons bien à le comprendre, fortement changeante et bouleversante pour le genre humain. La série débute par la naissance d’un nouveau membre pour les Lyons (nom de la famille que nous suivons). L’oncle porte le bébé dans ses bras, la grand-mère s’empresse de lui suggérer d’en accueillir un également, la réponse de son petit-fils expose alors clairement le contenu des épisodes à venir : « Avoir un enfant, dans ce monde ? (…) Ça allait encore avant 2008. À l’époque on se fichait de la politique. Maintenant, tout me fait peur. Par où commencer ? Oublions le gouvernement. Les banques me terrifient. Ou plutôt les sociétés, les marques, les entreprises qui nous traitent en algorithmes et qui polluent l’air, le climat, la pluie. Et je ne parle même pas de Daesh. Et maintenant, les États-Unis. (…) Toutes ces fakes news, je sais plus où est la vérité. Dans quel monde vit-on ? Car s’il est si pourri aujourd’hui, ça donnera quoi pour toi quand tu auras 30 ans ou 10 ans ? » (S’adressant au bébé). Au menu donc, confusion psychologique face à des politiques qui semblent prendre les chemins les plus irraisonnés pour le bien commun, anxiété quant à un avenir incertain, les membres de la famille se déchirent avec cynisme dans un humour grinçant, tentant de faire face à un monde qui ne se tient que par un absurde déconfit… Years and Years est sortie depuis 5 ans déjà, et ladite série ne cesse de résonner avec ce que nous vivons chaque jour. Rien d’étonnant depuis le 1984 d’Orwell, les œuvres d’anticipations, sans relâche, révèlent encore et toujours nos mêmes trivialités humaines. Nous les lisons, les écoutons, les regardons avec effroi, mais rien ne semble pouvoir arrêter notre course effrénée, tête baissée. Petite piqure de rappel ici pour continuer de nous pousser à l’action, sans laquelle aucun paradis ne semble atteignable…
Years and Years, à voir sur la plateforme Canal + Years and Years
3. Save the fucking planet, she is famous
Volons un peu plus haut pour trouver la série toute fraichement émergée des fjords norvégiens, Saving the fucking planet. À suivre : l’amour naissant de deux jeunes qui sera mis en péril par un conflit éthique. Daniel, jeune homme plutôt climatosceptique, espère se faire embaucher dans une mine de cuivre sur le point de rouvrir, il prend un jour en stop Elin, étudiante en droit, venue défendre des valeurs environnementales héritées d’une famille autochtone aux ancêtres Sami, dont la vie était intimement liée à la nature. Un amour très fort né alors, emportant avec lui une discorde épineuse. Mais la confrontation n’est pas vaine, on comprend que les situations des deux tourtereaux sont différentes, et qu’elles sont compliquées à entendre l’un comme pour l’autre. Les cœurs s’échauffent, tentent de trouver une réponse viable à cette situation. C’est avec empathie que l’on veut voir nos deux protagonistes s’entendre, on aimerait leur rendre leur amour mais comment ? Comment quand les disparités du regard sont si lointaines ? Comment se comprendre quand on ne peut voir depuis l’intérieur ce que l’autre vit ? La vie de l’un mérite t-elle d’être dégradée pour le bien commun ? La série semble nous proposer un voyage vers l’altérité, on le sait en amour, c’est soit un assemblage parfait, soit les contraires qui se complètent. Dans un monde où la disparité est maitresse, il est nécessaire d’essayer de s’entendre et surtout, de s’écouter les uns les autres pour trouver les messages justes, et les actions appropriées à une vie meilleure dont nous rêvons tous, faune et flore comprises. Saving the fucking planet, exprime dès lors dans son titre la complexité du sujet, l’individuel, le commun, la nécessité urgente au milieu de tout cela. On y lit aussi une détermination absolue, un essentiel à convier pour venir à bout de toutes les saletés entachant la vie.
Saving the fucking planet, disponible gratuitement sur arte tv. Saving the fucking planet
4. Quand le vent de Sumatra nous emportera
Petite pause poétique en Indonésie, où les vagues sont (aussi) des êtres qui respirent. Ici les traumatismes psychologiques rejoignent les éléments naturels, venus de l’air ou de l’océan, le destin de deux japonais se croisent sur l’île de Sumatra. Sachiko, jeune fille au visage délicat venue répandre les cendres de son père, mêle son chemin au bel homme déposé vivant par les vagues sur le rivage… Le soupir des vagues de Koji Fukada est peut-être un oublié de sa filmographie, nous lui accordons certes quelques imperfections, mais le lyrisme que nous apporte la majorité de l’œuvre est tel que nous désirions vous y plonger aussi. Des ficelles semblent lier les personnages entre la mer, les arbres, la mort, l’amour, l’humain et l’invisible, tout à la fois. Ce sont des réalisations qui transpirent ce qui est difficilement descriptible, sans vous en dire plus nous vous conseillons fortement de vous laisser guider par les mystérieuses écumes émanant du soupir des vagues. Qui sait ? Peut-être que des images continueront de traverser vos rêves par la suite, et vous tiendrez à votre tour les ficelles qui nous relient … À utiliser à bon escient.
Le soupir des vagues, disponible en VOD sur les plateformes Canal + et Universciné. Le soupir des vagues
5. Cap vers le nouveau monde
On met les voiles à bord de l’Energy observer, bateau conçu pour être entièrement autonome en énergie. Tapissé de panneaux solaires sur toute sa surface, il récupère l’énergie solaire, il dispose de deux ailes récupérant l’énergie du vent, et d’un système de turbine utilisant la force de l’eau. Ainsi, il transforme toutes ces énergies en hydrogène, permettant à la fois l’avancée du bateau et la vie à bord. Une batterie est également présente, capable de stocker le surplus d’énergie. Dans ce documentaire, vous découvrirez comment le bateau fonctionne et traverse les intempéries, mais il s’agit surtout d’un voyage, d’une expédition immense où le bateau se transforme en matière à penser pour construire notre nouveau monde. Nicolas Hulot, parrain du bateau depuis le début de sa construction, évoque pour lui ce que représente symboliquement cette aventure : « Le bon équilibre (à trouver) pour les humains, est entre ce que la nature peut leur fournir, et ce dont on a réellement besoin pour être heureux.» Ainsi le bateau ne peut consommer plus que ce que la nature lui offre, à nous de nous en contenter, et surtout de l’utiliser avec intelligence pour optimiser les énergies. Pour le marin, c’est un métier qui se réapprend, il a toujours été lié aux éléments naturels, maintenant un autre jeu se crée, on étudie les cartes pour aller chercher le soleil et les vents qui nous donneront de l’énergie, tous les détours valent la chandelle. Une autre manière de penser le voyage, où la traversée se raconte autant que la destination. Vous y verrez aussi ce que d’autres humains mettent en place, sur terre cette fois, pour vivre vertueusement. Visite du village anglais de Trawden qui cherche à devenir autosuffisant, agriculture biologique et aménagement socio-écologique au Bénin, du corail qui renait sur de la dentelle, etc… Toutes les petites parts du colibri s’écrivent et servent d’exemple. Ces laboratoires terrestres, autant que l’est l’Energy Observer en mer, ont pour vocation de devenir des preuves de ce que peut-être la vie sur terre quand l’homme marche de paire avec la nature. Rien de bien complexe, « il faut juste oser » nous dit Victorien Erussard, le capitaine du bateau.
Energy Observer, les messagers de la terre. À retrouver sur canal +. Energy Observer
Mots : Alizée Bauer
Partager :








