Si l’orage nous entend…
Jean François m’attend
le 104 d’Aubervilliers, me tend
les bras un bref instant
Jean François est là, à la fois discret et présent
quelques nuages blancs
corroborent notre entretien
trois fois rien
ses jolis mots m’enveloppent, me cajolent
Depuis sa plus tendre enfance, il me narre que la nature l’enrôle
la nature le prend à parti, lui dit oui, nous sommes vivants, nous sommes un, à l’inverse de deux
“la nature ne triche pas, elle « est » intensément, son harmonie n’est accessible qu’à nos audaces »
elle revêt une dimension chorégraphique“
toi avec moi incarnés dans Hiko le chien, celui qui m’a sauvé la vie,
s’envolant au pays des anges, le jour de ma première exposition de photographies“
“Dans mes photos, le flou est l’expression
de la vie, toujours en mouvement
ne pas chercher l’exactitude, focal sur nos émotions
le plus souvent,
mes photos ne sont pas floues,
Elles font le point sur l’émotion “ à tous les coups
Si Jean François milite pour la nature, “ce n’est pas par choix
c’est une évidence“
aucune errance
avec foi et sans loi
il avance tout en sachant que nous sommes des êtres paradoxaux, guidés
par ce qu’il appelle la troisième voix,
La troisième voix est née
celle de l’apnée
ce moment où poumons pleins et poumons vides, on fait acte de rétention
le dernier souffle, lors du passage de l’inspiration à l’expiration
la troisième voix
Relie-le-moi à l’émoi
L’aube des matins calmes suspendus à mes silences
Je marche vers l’automne la nature en pleurs
Toujours saisi par la colère, l’artiste détourne le leurre
Car qui sommes-nous? Pour nous penser prédateur d’un écosystème en balance?
En capturant
l’instant
et à travers ses clichés,
sa promesse? se reconnecter à la beauté
du monde, pour notre société d’urbains mal léchés
“le désert d’être
le mirage de l’avoir “
Jean François touché par la fragilité perceptible
et imperceptible
de ses rencontres au détour de la vie
hommes ou femmes, l’ont suivi
Sœur Emmanuel, l’écrivain Marcel Moreau, l’homme des bois Lorenzo Pelligrini,
une eau de jouvence
pour l’artiste en transe,
au gré de ses instantanés en blanc et noirs,
jean-francois feuillète “la forêt de nos mémoires“
Et nous transmet son regard de l’indivisible entre l’homme et le vivant,
“les animaux sont spontanés
les humains sont dans le Je
alors que les animaux sont dans le JEU
ils ne se sont pas égarés dans le temps
Ils sont resté dans la joie““
Suspendue aux jolis mots
de l’artiste
J’écoute ceux de l’illustre linguiste
Marguerite Kardos citant Gitta Mallasz, avant de refermer la page sur cette belle rencontre avec Jean François Spricigo