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Jérémie du Chaffaut, Midi Editions du mobilier au goût de Pagnol

Venant de l’univers du retail pour des maisons de luxe, Jérémie du Chaffaut dont l’accent de Paris a fait taire celui de Marseille, renoue avec la tradition ancestrale du mobilier provençal. Une collection Art de Vivre intemporelle à mi-chemin entre le monde de Pagnol et celui du designer Carl Hansen. Avec Midi Editions, il invente son propre style, le Provenscandi.

Il y a un mot qui revient souvent quand on rencontre Jérémie du Chaffaut c’est l’évidence. Évidence du choix de la Provence comme horizon, après tout c’est son pays natal, celui qui lui ressemble comme dit le poème. Évidence aussi de ses meubles qu’il fabrique et que l’on retrouve plus qu’on ne les découvre tant ils semblent être les compagnons les plus naturels et intemporels qu’on puisse imaginer. Pas une courbe, pas une cheville qui ne soient parfaitement à sa place prêtes à remplir sa double mission d’utilité et de beauté. Rien de tapageur, rien de gratuit, rien de « tendance ». Le discours est à l’avenant clair, assuré avec un bon sens imparable. 

Son côté écolo il ne le renie pas bien au contraire mais le nuance car il en est persuadé il n’y a pas qu’une seule façon d’être éco-responsable. A ceux qui cherchent à savoir comment il trie ses déchets il répond que son but est encore de les éviter. Son credo « épurer et simplifier ». Si les meubles, chaises et bureau qu’il dessine et conçoit ne semblent pas s’inscrire dans une mode et une époque c’est justement pour perdurer et être réparés le cas échéant. Le mobilier du XXe est surcoté dit-il parce qu’en vogue mais si les gens s’attardaient sur les meubles d’époque XVII et XVIIIe complètement délaissés aujourd’hui ils remarqueraient le travail d’orfèvre que de telles pièces exigeaient. L’armoire d’Uzès par exemple typique des meubles peints de Provence requiert une technique d’ébénisterie extrêmement sophistiquée avant d’être recouverte d’éléments et de décors peints à la main. 

Ces trésors sont le produit de décennies voire de siècles d’usage et le fruit du savoir-faire des artisans uniques de la région auxquels Jérémie fait appel. Parmi eux un céramiste d’Aix-en-Provence, fils et petit fils de potier, ou encore le dernier chaisier de Camargue, cinquième génération d’ébéniste qui travaillent avec Bois et matières locales, sourcées et adaptées à un art de vivre à la provençale. Pour indiquer cette pérennité les meubles ont d’ailleurs gardé leurs noms provençaux, on ne résiste pas à les énumérer comme un voyage en soi : alòngui pèr un, alòngui pèr dous, burèu, roucaio, radassié (banquette à trois places typiques de la Provence sur laquelle on peut s’allonger et se prélasser. Je vous laisse entrevoir les mots qui ont pu dériver de cette définition… ), penequet (qui signifie « petite sieste » en provençal), cadiero, bancoun, gargouleto…

Après des années passées à Paris sur les bancs de l’école Penninghen puis aux quatre coins du monde pour le retail des grandes maisons de luxe, l’architecte d’intérieur pense sérieusement à regagner le « Midi » nom qu’il a d’ailleurs choisi de donner à son entreprise. « Je n’ai plus tellement de raisons de rester à Paris. » Le Sud et les cigales comme un retour aux sources pour cet amoureux de la nature qui construit près de la Sainte-Baume sa maison écologique la plus autonome possible. « On est sur une source sous deux grands chênes c’est vraiment Jean de Florette nous confie-t-il ». Son prochain projet se nomme « Ker » et l’emmènera en Bretagne où il aimerait créer le pendant de Midi. « Ker » comme maison en breton. 

Cohérence c’est le deuxième mot qui vient lorsqu’on parle avec Jérémie. De là à trouver que ça rime avec « évidence » il n’y a qu’un pas ! 

 

Jérémie du Chaffaut, éditeur de mobilier. Éditions Midi

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Jérémie du Chaffaut, Midi Editions du mobilier au goût de Pagnol

Il y a un mot qui revient souvent quand on rencontre Jérémie du Chaffaut c’est l’évidence.

Évidence du choix de la Provence comme horizon, après tout c’est son pays natal, celui qui lui ressemble comme dit le poème. Évidence aussi de ses meubles qu’il fabrique et que l’on retrouve plus qu’on ne les découvre tant ils semblent être les compagnons les plus naturels et intemporels qu’on puisse imaginer. Pas une courbe, pas une cheville qui ne soient parfaitement à sa place prêtes à remplir sa double mission d’utilité et de beauté. 

Rien de tapageur, rien de gratuit, rien de « tendance ». Le discours est à l’avenant clair, assuré avec un bon sens imparable. Son côté écolo il ne le renie pas bien au contraire mais le nuance car il en est persuadé il n’y a pas qu’une seule façon d’être éco-responsable. A ceux qui cherchent à savoir comment il trie ses déchets il répond que son but est encore de les éviter. Son credo « épurer et simplifier ». Si les meubles, chaises et bureau qu’il dessine et conçoit ne semblent pas s’inscrire dans une mode et une époque c’est justement pour perdurer et être réparés le cas échéant. Le mobilier du XXe est surcoté dit-il parce qu’en vogue mais si les gens s’attardaient sur les meubles d’époque XVII et XVIIIe complètement délaissés aujourd’hui ils remarqueraient le travail d’orfèvre que de telles pièces exigeaient. L’armoire d’Uzès par exemple typique des meubles peints de Provence requiert une technique d’ébénisterie extrêmement sophistiquée avant d’être recouverte d’éléments et de décors peints à la main. Ces trésors sont le produit de décennies voire de siècles d’usage et le fruit du savoir-faire des artisans uniques de la région auxquels Jérémie fait appel. Parmi eux un céramiste d’Aix-en-Provence, fils et petit fils de potier, ou encore le dernier chaisier de Camargue, cinquième génération d’ébéniste qui travaillent avec Bois et matières locales, sourcées et adaptées à un art de vivre à la provençale. Pour indiquer cette pérennité les meubles ont d’ailleurs gardé leurs noms provençaux, on ne résiste pas à les énumérer comme un voyage en soi : alòngui pèr un, alòngui pèr dous, burèu, roucaio, radassié (banquette à trois places typiques de la Provence sur laquelle on peut s’allonger et se prélasser. 

Je vous laisse entrevoir les mots qui ont pu dériver de cette définition… ), penequet (qui signifie « petite sieste » en provençal), cadiero, bancoun, gargouleto… Après des années passées à Paris sur les bancs de l’école Penninghen puis aux quatre coins du monde pour le retail des grandes maisons de luxe, l’architecte d’intérieur pense sérieusement à regagner le « Midi » nom qu’il a d’ailleurs choisi de donner à son entreprise. « Je n’ai plus tellement de raisons de rester à Paris. » Le Sud et les cigales comme un retour aux sources pour cet amoureux de la nature qui construit près de la Sainte-Baume sa maison écologique la plus autonome possible. « On est sur une source sous deux grands chênes c’est vraiment Jean de Florette nous confie t-il ». Cohérence c’est le deuxième mot qui vient lorsqu’on parle avec Jérémie. De là à trouver que ça rime avec « évidence » il n’y a qu’un pas ! 

 

Jérémie du Chaffaut, éditeur de mobilier. Éditions Midi. 

 

Mots : Audrey DEMARRE
Photos: Alizée BAUER

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