Nicolas Lefebvre, l’art de l’assemblage
Entrer dans le monde de Nicolas Lefebvre est comme une destination inconnue, un voyage à travers les époques, les arts, les métissages. Rencontre d’un artiste engagé, envoûté et envoûtant.
Un matin de grisaille parisienne, Nicolas nous ouvre la porte de chez lui comme une invitation vers le soleil. Surement dû à ses racines méditerranéennes, la lumière est partout. Son appartement « vue mer » surplombe la Seine et l’institut du monde Arabe, sûrement pas un hasard. Les voyages, Nicolas en fait depuis tout petit, son œil s’aiguise à cette époque à travers tous les continents. Il commence à ramasser, assembler sans trop savoir pourquoi, ni où ça va mener. Ça s’impose à lui, naturellement. Vers 14 ans, il insiste pour recevoir de ses parents comme cadeau de Noël, une poupée africaine de fertilité chinée aux puces où il passait beaucoup de temps, comme à Drouot ou chez les antiquaires. L’aventure commence !
Je prends ce que j’ai sous la main et le transforme, une d’obligation de faire, une thérapie. »
Sa maman, point d’ancrage pour Nicolas qui consacre un culte aux femmes, aux mères, à la Déesse Mère. En 2009 il la perd, en 2010 sa fille Anahi naît, c’est donc bien une histoire de femme pour l’artiste. Il voue comme une obsession à la croix de vie Égyptienne, symbole de la vie éternelle, il en fait sa signature. Ses totems, petits ou grands ont tous un point commun, la trinité, trois objets assemblés mais tous différents, tous uniques « comme les femmes finalement ». Nicolas travaille la plupart du temps dans son petit atelier qu’il s’est créé dans les anciennes écuries de son immeuble. Il assemble « le précieux avec des bouts d’âmes. »
Il chine partout, des grands antiquaires aux salles de ventes, des objets façon cabinets de curiosités et ramasse dans les forêts, sur les plages ou dans les décharges des matières, des coquillages, du fer, des branches…« Aujourd’hui c’est drôle, j’ai toujours quelqu’un qui me rapporte des souvenirs de voyage »…Et il assemble le tout pour donner naissance à ces totems magiques et exclusivement féminins.
C’est dans les petits ateliers que je travaille le mieux. »
Le bois sa matière de prédilection, celle qui lui donne le plus d’émotion mais il aime aussi travailler les matières nobles et délicates la soie, les plumes. Il ne travaille qu’à la main, sans machine, parfois avec un assistant sur les très grosses pièces. Il aime travailler avec ce qu’il a devant lui, réutiliser, ne rien gaspiller pour créer. Ses inspirations sont les arts premiers évidemment mais également le dadaïsme. Enfant du « ready made », son travail est radical, brut et minimal. La femme au centre de tout. Il mène sa vie d’artiste sans tabou, et avec liberté. Son rythme de production est clair et raisonné, une cinquantaine de pièces par an, « je reste à la hauteur de ce que je peux faire avec mes mains. » En voyage, il crée là où il se trouve. Et, en fonction des lieux ses totems sont différents. En 2023, les projets sont multiples pour Nicolas, en juin il sera présent sur la foire londonienne « Masterpiece » représenté par la galerie Tristan Hoare, il signe la statue du Prix de la rentrée littéraire Méduse et prévoit des collaborations dans la mode et la décoration d’intérieure. Comme Pierre Rabhi et Paul Watson, deux hommes avec qui il a eu la chance de collaborer et de partager, Nicolas a la sobriété heureuse.
Mots : Julia Muuls
Photos : Alizée Bauer
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Nicolas Lefebvre, l’art de l’assemblage
Entrer dans le monde de Nicolas Lefebvre est comme une destination inconnue, un voyage à travers les époques, les arts, les métissages. Rencontre d’un artiste engagé, envoûté et envoûtant.
Un matin de grisaille parisienne, Nicolas nous ouvre la porte de chez lui comme une invitation vers le soleil. Surement dû à ses racines méditerranéennes, la lumière est partout. Son appartement « vue mer » comme il dit, surplombe la Seine et l’institut du monde Arabe, sûrement pas un hasard. Les voyages, Nicolas en fait depuis tout petit, son œil s’aiguise à cette époque à travers tous les continents. Il commence à ramasser, assembler sans trop savoir pourquoi, ni où ça va mener. Ça s’impose à lui, naturellement. Vers 14 ans, il insiste pour recevoir de ses parents comme cadeau de Noël, une poupée africaine de fertilité chinée aux puces où il passait beaucoup de temps, comme à Drouot ou chez les antiquaires. L’aventure commence !
Sa maman, point d’ancrage pour Nicolas qui consacre un culte aux femmes, aux mères, à la Déesse Mère. En 2009 il la perd, en 2010 sa fille Anahi naît, c’est donc bien une histoire de femme pour Nicolas.
Il voue comme une obsession à la croix de vie Égyptienne, symbole de la vie éternelle, il en fait sa signature. Ses totems, petits ou grands ont tous un point commun, la trinité, trois objets assemblés mais tous différents, tous uniques « comme les femmes finalement ». Nicolas travaille la plupart du temps dans son petit atelier qu’il s’est créé dans les anciennes écuries de son immeuble. Il assemble « le précieux avec des bouts d’âmes. »
Il chine partout, des grands antiquaires aux salles de ventes, des objets façon cabinets de curiosités et ramasse dans les forêts, sur les plages ou dans les décharges des matières, des coquillages, du fer, des branches…« Aujourd’hui c’est drôle, j’ai toujours quelqu’un qui me rapporte des souvenirs de voyage »…Et il assemble le tout pour donner naissance à ces totems magiques et exclusivement féminins.
Ouvrage Assemblages Éditions Ofr
26 avril-3 mai 2024 Exposition Christie’s Paris
14 au 22 mai Exposition à la galerie Tristan Hoare
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