Jorge Fernandez, tous les chemins mènent à la Galeria Tambien
Tous les chemins mènent à Rome ? Non à Ibiza. Voilà près de cinq ans que le duo de choc franco-espagnol Jorge Fernandez et Natalie Rich a décidé de changer de cap et de planter sa galerie de talents d’artistes-artisans dans le joli village de Santa Gertrudis de Fruitera, en plein cœur de l’Isla blanca.
EN QUÊTE DE SENS…
Il est 20h, l’ancien directeur du département artistique d’EMI France range ses meubles en rotin d’Audoux et Minet. Le soleil irradie de ses derniers rayons, la bibliothèque organique du jeune artiste Clovis Nemo (aka El Domo), les collages de la plasticienne Prudence Dudan, les pieds de la table de Pierre Chapo ou encore les fleurs de la peintre Caroline Rennequin. On s’installe dans le salon éclairé par les totems de Georges Pelletier tout en sirotant, un shandy, bière-ginger ale, la boisson préférée de Jorge, . « Nous avons progressivement changé de vie, de Paris à Orgeval pour enfin atterrir à Ibiza ; Envie de déconnexion urbaine. »
A la ville comme sur scène (entendez professionnellement), les deux font la paire, lui dédié à la Galeria Tambien, reçoit ses clients avec son sourire charmeur et elle, travaille d’arrache-pied sur ses projets personnels au gré de ses envies et de ses commandes. Le nouvel hôtel Teranka de Formentera vient de lui commander une grande fresque en céramiques. Natalie fait partie de ses artistes protéiformes, qui a su passer de la peinture ou photogramme à la céramique, en un clin d’œil. « J’avais démarré la céramique avant de venir ici à Ibiza ». Aucun désenchantement ou regrets ne sonnent à leur porte ; « Le sourire est le dénominateur commun de l’île », souligne Jorge, impressionné par le niveau de sociabilisation. Nous pouvons témoigner. La conversation s’étant poursuivie au bistrot d’à côté où le carpaccio de concombres fut servi avec de la bonhomie en bouche. En 2018, quand ils débarquent sur l’île, fort est de constater que la démarche de changement de vie de chacun est plus profonde. Puis progressivement, après la COVID et quelques réfugiés citadins plus tard, ce choix radical mute. Petit point de bascule vers un renouveau de la clientèle avec l’arrivée de néo-hippies et d’une nouvelle scène artistique madrilène. « Un changement de cap plus organique », note Jorge. « A Ibiza, il y a plus de gens qui veulent planter des arbres que forer du pétrole ».
D’humeur nourrie inspirée et créative, la céramiste aux mains d’or se sent comme à la casa à Ibiza. Ici, on peut passer de l’état d’ « ermite » ou sauvage à l’état de « noceur » sous-entendu « s’ouvrir à l’extérieur et rencontrer du monde », une terre pleine de contrastes. Une terre où les deux complices roucoulent de bonheur, où le retour à l’essentiel, à la reconnexion à la nature, à l’agriculture en plantant des chênes verts, émaillent désormais leur chemin de vie. A l’aide d’un four alimenté par des plaques solaires, les mains pleines de glaise, elle nous raconte sa vaste quête autour de la terre, cette matière qui la relie directement à sa source. Ses créations sont organiques, que ce soient des assiettes, suspensions, vases ou fresques, tableaux … la Nature y est représentée avec un grand N. Dans ses œuvres, s’inscrit un alphabet, une manière à elle de décrypter le monde du vivant et ses propres sensations ou émotions, une nouvelle lecture prend forme. Faisant écho aux hiéroglyphes, nous voilà happés et transportés vers notre terre ancestrale. « J’explore de nouvelles techniques quant à la fabrication, j’essaye de renouer avec des techniques anciennes, en utilisant le plus possible des matériaux naturels ».
CECI N’EST PAS UNE GALERIE…
Avec la venue de la Galeria Tambien dans le paysage ibicenco, les deux autodidactes n’ont pas voulu créer de « dogme »… Ceci n’est pas une galerie d’art mais bel et bien un à plusieurs rendez-vous dans l’année conviant amis, clients ou gens de l’île qui accourent afin de découvrir leurs pépites ; Dernière découverte en date, l’artiste brut Charles Burnex, revisitant son amour pour la culture tribale des masques. N’ayant pas la prétention de s’ancrer dans le monde des galeries, leur souhait, partager leurs coups de cœur, mettre en scène du design, de l’art contemporain ou du mobiler, proposer leur espace pour des événements, des moments d’échange, des écoutes de musique intimistes… Le tout dans l’esprit d’un « laboratoire de recherches et d’exploration ». Natalie comme Jorge n’ont pas choisi de créer un espace vintage par hasard. « On vit vintage. Nous ne sommes pas dans la consommation frénétique ». Pour l’animiste Jorge, dans tout objet, il y a une âme et « redonner vie à un objet » est un acte plus fort que simplement de parler de « recyclage ».
Son côté poétique, corrobore à l’aspect tellurique de l’île. En effet, depuis la nuit des temps, cela remonte aux phéniciens, Ibiza a toujours été considéré comme un lieu comme magnétique. Les légendes racontent que le continent perdu, l’Atlantide submergé par les eaux, siègerait près du rocher mythique d’Es Vedra. Alors avec ou sans Etienne Daho, nous vous donnons rendez-vous à Es vedra, pour saluer le soleil couchant depuis Atlantis, en compagnie des découvreurs de talent de la Galeria Tambien, en attendant leur prochaine exposition de l’été… Tout est histoire de tempo. La movida en Ibiza est née…
GALERIA TAMBIEN
Carrer Vénda de Parada, 20, 07814 Santa Gertrudis de Fruitera, Ibiza
Exposition Caroline Rennequin.
Vernissage le 11 juillet
Mots : Ingrid Bauer
photos: @AlizéeBauer
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Jorge Fernandez, tous les chemins mènent à la Galeria Tambien
Tous les chemins mènent à Rome ? Non à Ibiza. Voilà près de cinq ans que le duo de choc franco-espagnol Jorge et Natalie Fernandez a décidé de changer de cap et de planter sa galerie de talents d’artistes-artisans dans le joli village de Santa Gertrudis de Fruitera, en plein cœur de l’Isla blanca.
EN QUÊTE DE SENS…
Il est 20h, l’ancien directeur du département artistique d’EMI France range ses meubles en rotin d’Audoux et Minet. Le soleil irradie de ses derniers rayons, la bibliothèque organique du jeune artiste Clovis Nemo (aka El Domo), les collages de la plasticienne Prudence Dudan, les pieds de la table de Pierre Chapo ou encore les fleurs de la peintre Caroline Rennequin. On s’installe dans le salon éclairé par les totems de Georges Pelletier (dont ils ont l’exclusivité en tant que galerie) tout en sirotant, un shandy, bière-ginger ale, la boisson préférée de Jorge, . « Nous avons progressivement changé de vie, de Paris à Orgeval pour enfin atterrir à Ibiza ; Envie de déconnexion urbaine. »
A la ville comme sur scène (entendez professionnellement), les deux font la paire, lui dédié à la Galeria Tambien, reçoit ses clients avec son sourire charmeur et elle, travaille d’arrache-pied sur ses projets personnels au gré de ses envies et de ses commandes. Le nouvel hôtel Teranka de Formentera vient de lui commander une grande fresque en céramiques. Natalie fait partie de ses artistes protéiformes, qui a su passer de la peinture ou photogramme à la céramique, en un clin d’œil. « J’avais démarré la céramique avant de venir ici à Ibiza ». Aucun désenchantement ou regrets ne sonnent à leur porte ; « Le sourire est le dénominateur commun de l’île », souligne Jorge, impressionné par le niveau de sociabilisation. Nous pouvons témoigner. La conversation s’étant poursuivie au bistrot d’à côté où le carpaccio de concombres fut servi avec de la bonhomie en bouche. En 2018, quand ils débarquent sur l’île, fort est de constater que la démarche de changement de vie de chacun est plus profonde. Puis progressivement, après la COVID et quelques réfugiés citadins plus tard, ce choix radical mute. Petit point de bascule vers un renouveau de la clientèle avec l’arrivée de néo-hippies et d’une nouvelle scène artistique madrilène. « Un changement de cap plus organique », note Jorge. « A Ibiza, il y a plus de gens qui veulent planter des arbres que forer du pétrole ».
D’humeur nourrie inspirée et créative, la céramiste aux mains d’or se sent comme à la casa à Ibiza. Ici, on peut passer de l’état d’ « ermite » ou sauvage à l’état de « noceur » sous-entendu « s’ouvrir à l’extérieur et rencontrer du monde », une terre pleine de contrastes. Une terre où les deux complices roucoulent de bonheur, où le retour à l’essentiel, à la reconnexion à la nature, à l’agriculture en plantant des chênes verts, émaillent désormais leur chemin de vie. A l’aide d’un four alimenté par des plaques solaires, les mains pleines de glaise, elle nous raconte sa vaste quête autour de la terre, cette matière qui la relie directement à sa source. Ses créations sont organiques, que ce soient des assiettes, suspensions, vases, fresques ou tableaux… la Nature y est représentée avec un grand N. Dans ses œuvres, s’inscrit un alphabet, une manière à elle de décrypter le monde du vivant et ses propres sensations ou émotions, une nouvelle lecture prend forme. Faisant écho aux hiéroglyphes, nous voilà happés et transportés vers notre terre ancestrale. « J’explore de nouvelles techniques de fabrication, je renoue avec des techniques anciennes en utilisant le plus possible des matériaux naturels ».
CECI N’EST PAS UNE GALERIE
Avec la venue de la Galeria Tambien dans le paysage ibicenco, les deux autodidactes n’ont pas voulu créer de « dogme »… Ceci n’est pas une galerie d’art mais bel et bien un à plusieurs rendez-vous dans l’année conviant amis, clients ou gens de l’île qui accourent afin de découvrir leurs pépites ; Dernière découverte en date, l’artiste brut Charles Burnex, revisitant son amour pour la culture tribale des masques. N’ayant pas la prétention de s’ancrer dans le monde des galeries, leur souhait, partager leurs coups de cœur, mettre en scène du design, de l’art contemporain ou du mobiler, proposer leur espace pour des événements, des moments d’échange, des écoutes de musique intimistes… Le tout dans l’esprit d’un « laboratoire de recherches et d’exploration ». Natalie comme Jorge n’ont pas choisi de créer un espace vintage par hasard. « On vit vintage. Nous ne sommes pas dans la consommation frénétique ». Pour l’animiste Jorge, dans tout objet, il y a une âme et « redonner vie à un objet » est un acte plus fort que simplement de parler de « recyclage »
Son côté poétique, corrobore à l’aspect tellurique de l’île. En effet, depuis la nuit des temps, cela remonte aux phéniciens, Ibiza a toujours été considérée comme un lieu comme magnétique. Les légendes racontent que le continent perdu, l’Atlantide submergé par les eaux, siègerait près du rocher mythique d’Es Vedra. Alors avec ou sans Etienne Daho, nous vous donnons rendez-vous à Es vedra, pour saluer le soleil couchant depuis Atlantis, en compagnie des découvreurs de talents de la Galeria Tambien, en attendant leur prochaine exposition de l’été… Tout est histoire de tempo. La movida en Ibiza est née…
LA GALERIA TAMBIEN
Carrer Vénda de Parada, 20, 07814 Santa Gertrudis de Fruitera, Ibiza
Exposition Caroline Rennequin. Vernissage le 11 juillet
Mots : Ingrid Bauer
Photos: @alizeebauer
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