La Grenouillère, théâtre des libertés d’Alexandre Gauthier
Chef engagé par nature et artiste contemporain de la gastronomie, Alexandre Gauthier nous ouvre les portes de sa Grenouillère, véritable chef-d’œuvre d’émotions sur la côte d’Opale.
A l’heure où nous relatons notre rencontre, les crues abondantes ont contraint la Grenouillère à fermer son établissement. Nous adressons à Alexandre Gauthier et son équipe, notre soutien et une prochaine réouverture.
La cuisine, il la voit comme un formidable moyen d’expression, une passion, une ligne de conduite, bref une destinée ! L’alchimiste Alexandre Gauthier nous ouvre les portes de la Grenouillère, entrée récemment dans le top 50 des meilleurs restaurants du monde. Le chef visionnaire, à la tête d’une flotte de cinq établissements, a fait de la singularité son étendard. On vient chez lui pour vivre une expérience, un voyage des papilles, une magie de l’impalpable… Chaque restaurant raconte une histoire, comme son petit dernier, Sur Mer, pensé comme un bateau posé sur la plage, hommage aux années 50 et à leurs lignes épurées. L’esthète dévoile son parcours, façonné au gré de sa singularité presque légendaire.
« On ne fait pas des chevaux de course avec des chevaux de trait »
Après avoir eu le déclic de sa vocation, il reprend le restaurant familial la Grenouillère situé près de Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Il a 24 ans. Selon ses propres mots, il n’était pas fait pour l’école et rester assis derrière un bureau. C’est un homme d’action, en perpétuelle évolution. Deux ans plus tard, en 2005, c’est lors du festival de cuisine « Omnivore », qu’il comprend que sa cuisine contemporaine doit faire muer son terroir en territoire pour lui redonner ses lettres de noblesse. Il change de prisme et la Côte d’Opale lui dévoile son potentiel en devenant à ses yeux le centre de l’Europe. L’ADN de la Grenouillère , c’est cette fougueuse liberté. Mais s’il est une chose importante pour le chef, c’est de saluer l’importance du collectif. « On ne fait pas des chevaux de course avec des chevaux de trait ». Sa volonté de leader, c’est de sortir le meilleur de son équipe à chaque service. Et c’est une véritable réussite récompensée par 2 étoiles Michelin ainsi qu’une étoile verte.
L’esthétisme de son établissement, rénové par l’architecte Patrick Bouchain, est au cœur du projet. La Grenouillère est un lieu d’aujourd’hui, une maison de liberté d’expression. Grand amateur d’art, la beauté fait partie intégrante de son univers. Mais l’ancien scout vous en parle allègrement en énumérant un ciel étoilé ou un coin de nature verdoyante… Quant à son rapport à l’écologie, il coule de source. Il ne cesse de se challenger mais ne vise pas un établissement vegan pour autant. Les producteurs qui participent à la réussite de la Grenouillère, ce sont des compagnons depuis 40 ans, il ne les abandonnera pas, même s’il est évident pour lui de prôner une consommation raisonnable et raisonnée.
La Grenouillère, c’est un univers enchanteur jusque dans son hôtellerie, à mi-chemin entre cabane et hôtel de luxe où l’essentiel est de mise. Ces cocons au charme nippon, nichés dans les herbes folles, sont appelées les Huttes. Décor rêvé d’une romance au coin du poêle à bois, on s’y camoufle, se reconnecte à la nature, à l’autre et à soi-même, en rêvant d’arrêter le temps.
« On est dans la Genèse d’une nouvelle ère, on tombe, on apprend »
Et que pense-t-il de l’avenir ? Il est confiant. Il regrette que des notions de cuisine ne soient pas donné à l’école. Il cite son fils de 11 ans, sa génération consciente et exprime sa quête d’espoir. « On va s’adapter. On doit être dans la tolérance, l’encouragement et non dans le jugement. On est dans la Genèse d’une nouvelle ère, on tombe, on apprend ». Une chose est certaine, depuis vingt ans, il ne tombe pas mais a plutôt tendance à s’envoler : à la tête d’une équipe de près de 80 personnes, il est en cuisine tous les jours à 8h30 tout en jonglant avec sa casquette de chef d’entreprise. Sa valeur refuge ? Le courage ! Il est fier de dire qu’il n’a pas d’associé pour revendiquer sa liberté et ne manque pas d’imagination pour développer des projets audacieux comme le spectacle culinaire Encatation. Cette expérience comestible et sensorielle a déjà fait le tour de la France avec brio.
Terminons cet entretien singulier sur une note poétique, une phrase de René Char, poète de la révolte et de la liberté, l’un des maitres à penser du chef « Impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque, à te regarder, ils s’habitueront ». Un mantra qui anime bon nombre d’intrépides.
19, rue de la Grenouillère
62170 La Madelaine-sous-Montreuil
Tél. +33 (0)3 21 06 07 22
Mots : Camille Lemay
Photos : Ingrid Bauer
Partager :
La Grenouillère, théâtre des libertés d’Alexandre Gauthier
Chef engagé par nature et artiste contemporain de la gastronomie, Alexandre Gauthier nous ouvre les portes de sa Grenouillère, véritable chef-d’œuvre d’émotions sur la côte d’Opale.
A l’heure où nous relatons notre rencontre, les crues abondantes ont contraint la Grenouillère à fermer son établissement. Nous adressons à Alexandre Gauthier et son équipe, notre soutien et une prochaine réouverture.
La cuisine, il la voit comme un formidable moyen d’expression, une passion, une ligne de conduite, bref une destinée ! L’alchimiste Alexandre Gauthier nous ouvre les portes, la Grenouillère entrée récemment dans le top 50 des meilleurs restaurants du monde. Le chef visionnaire, à la tête d’une flotte de cinq établissements, a fait de la singularité son étendard. On vient chez lui pour vivre une expérience, un voyage des papilles, une magie de l’impalpable… Chaque restaurant raconte une histoire, comme son petit dernier, Sur Mer, pensé comme un bateau posé sur la plage, hommage aux années 50 et à leurs lignes épurées. L’esthète dévoile son parcours, façonné au gré de sa singularité presque légendaire. Après avoir eu le déclic de sa vocation, il reprend le restaurant familialla Grenouillère situé près de Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Il a 24 ans. Selon ses propres mots, il n’était pas fait pour l’école et rester assis derrière un bureau. C’est un homme d’action, en perpétuelle évolution.
Deux ans plus tard, en 2005, c’est lors du festival de cuisine « Omnivore », qu’il comprend que sa cuisine contemporaine doit faire muer son terroir en territoire pour lui redonner ses lettres de noblesse. Il change de prisme et la Côte d’Opale lui dévoile son potentiel en devenant à ses yeux le centre de l’Europe. L’ADN de la Grenouillère , c’est cette fougueuse liberté. Mais s’il est une chose importante pour le chef, c’est de saluer l’importance du collectif. « On ne fait pas des chevaux de course avec des chevaux de trait ». Sa volonté de leader, c’est de sortir le meilleur de son équipe à chaque service. Et c’est une véritable réussite récompensée par 2 étoiles Michelin ainsi qu’une étoile verte.
L’esthétisme de son établissement, rénové par l’architecte Patrick Bouchain, est au cœur du projet. La Grenouillère est un lieu d’aujourd’hui, une maison de liberté d’expression. Grand amateur d’art, la beauté fait partie intégrante de son univers. Mais l’ancien scout vous en parle allègrement en énumérant un ciel étoilé ou un coin de nature verdoyante… Quant à son rapport à l’écologie, il coule de source. Il ne cesse de se challenger mais ne vise pas un établissement vegan pour autant. Les producteurs qui participent à la réussite de la Grenouillère, ce sont des compagnons depuis 40 ans, il ne les abandonnera pas, même s’il est évident pour lui de prôner une consommation raisonnable et raisonnée.
La Grenouillère, c’est un univers enchanteur jusque dans son hôtellerie, à mi-chemin entre cabane et hôtel de luxe où l’essentiel est de mise. Ces cocons au charme nippon, nichés dans les herbes folles, sont appelées les Huttes. Décor rêvé d’une romance au coin du poêle à bois, on s’y camoufle, se reconnecte à la nature, à l’autre et à soi-même, en rêvant d’arrêter le temps…
19, rue de la Grenouillère
62170 La Madelaine-sous-Montreuil
Tél. +33 (0)3 21 06 07 22
Mots : Camille Lemay
Photos : Ingrid Bauer
Partager :
